Diverses raisons m'y ont conduit.
- Une très grande fatigue due aux nombreuses heures nécessaires pour préparer et corriger, recevoir les parents, et remplir diverses tâches administratives. L'effectif de 31 élèves est très lourd. J'ai passé près de 70h par semaine au service de vos enfants. Je ne parvenais plus à dormir normalement, ni à avoir une vie équilibrée. Je pense qu'à ce rythme, je n'aurais pas tenu jusqu'en mars (le document reçu courant octobre de l'inspection académique indique le 6 mars 2014 comme fin de suppléance).
J'ai exposé ce souci. Aucune solution n'a été envisagée ensuite.
J'ai exposé ce souci. Aucune solution n'a été envisagée ensuite.
J'ai été hospitalisé en urgence il y a moins de deux ans, pour un ulcère perforé… qui s'est à nouveau fait sentir courant octobre. Je ne souhaite pas prendre le risque de perdre une deuxième fois une bonne partie de mon sang.
- Je n'ai pas une manière de fonctionner qui me permette de corriger tous les cahiers tout en faisant la classe à tous; je fais soit l'un, soit l'autre. Comme il est préférable que les enfants rentrent chez eux avec des cahiers corrigés, il vaut mieux que quelqu'un d'autre prenne la classe en charge.
Corriger 31 cahiers demande plus d'une heure. Il faudrait que j'en voie 2 ou 3 par enfant, chaque jour…
- L'impossibilité de faire un travail sérieux adapté aux divers enfants de la classe. Ils ont besoin d'un accompagnement plus affiné. Un effectif de 31 élèves ne permet pas de faire cela, et conduit à une uniformisation qui ne sert personne.
J'ai averti plusieurs fois que certains ont besoin d'un suivi différent, sans recevoir de réponse ni d'aide.
J'ai averti plusieurs fois que certains ont besoin d'un suivi différent, sans recevoir de réponse ni d'aide.
- La demande impérieuse que je suive certaines méthodes pédagogiques qui me semblent nocives pour les enfants, et que j'ai donc refusé de mettre en oeuvre.
Je n'ai pas compris pourquoi cela est devenu essentiel fin octobre, alors qu'aucune condition-obligation ne m'avait été présentée pendant des mois.
Je ne suis pas d'accord pour mettre des enfants de 9 ans face à des démarches et des questions qui ne sont même pas abordables par des adolescents.
Je n'ai pas compris pourquoi cela est devenu essentiel fin octobre, alors qu'aucune condition-obligation ne m'avait été présentée pendant des mois.
Je ne suis pas d'accord pour mettre des enfants de 9 ans face à des démarches et des questions qui ne sont même pas abordables par des adolescents.
Je développe cet aspect ici: Education et Pédagogie: Consignes reçues et réflexions à leur sujet
Je ne souhaite pas non plus continuer à pratiquer certains rythmes qui me semblent contradictoires avec une démarche d'enseignement.
J'ai dit loyalement ma position sur ces questions qui me semblent vraiment importantes. En conscience, je ne puis promouvoir le pédagogisme actuel dont j'ai vu tant de conséquences néfastes depuis près de 25 ans, en collèges et lycées.
Le désaccord sur le sujet étant net, je suis donc contraint de quitter mon poste.
Je pars vendredi 8 novembre après les cours. La direction de Saint-Joseph a trouvé une personne pour me remplacer dès le 12 novembre. Je suis d'accord pour lui laisser la classe à partir de cette date comme cela m’a été demandé.
Je quitte une classe emplie d'enfants sympathiques, travailleurs pour la plupart; une classe ayant très bon esprit, des enfants ayant une très bonne attitude les uns à l'égard des autres.
Je remercie vraiment les nombreux parents qui m'ont exprimé leur confiance, ceux qui ont aidé à la vie de la classe; et regrette de ne pouvoir continuer à servir leurs enfants au mieux.
J'espère aussi que les quelques parents ayant eu des attitudes très négatives, voire insultantes, prendront conscience que l'éducation de leurs enfants nécessite une bienveillance sensible de leur part.
D'autre part, avant d'aller pleurer dans les jupes d'un directeur, il pourrait être normal de venir échanger avec l'enseignant, avec naturel et ouverture d'esprit.
D'autre part, avant d'aller pleurer dans les jupes d'un directeur, il pourrait être normal de venir échanger avec l'enseignant, avec naturel et ouverture d'esprit.
Je pense également que la capacité à confronter les idées, à reconnaître l'existence d'avis différents, à sortir du politiquement correct, à assumer le réel (en particulier qu'il y a d'autres élèves que leurs enfants dans une classe), est une aptitude nécessaire à la vie en société.
Enfin, ce n'est pas parce qu'on paye qu'on a tous les droits (et l'argument est vraiment hors sujet lorsqu'on a affaire à une personne rémunérée par l'Etat: ce que les parents versent à Saint-Joseph ne concerne pas les salaires des enseignants). Avoir de l'argent donne surtout des responsabilités et des devoirs.
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